A l'heure où certains prônent la rénovation là où ils sont même quand ils sont seuls, surtout quand ils sont seuls.
A l'heure où le renouvellement du PS et sa rénovation ne serait que le fait de mettre une génération au pouvoir à la place d'une autre, la politique et la méthode pouvant venir après...
Il est particulièrement intéressant de réfléchir sur les changements de la France, sur la manière dont nous pouvons combattre réellement et concrètement le sarkozysme.
Alors, je vous invite à lire cet article de Philippe Marlière, maître de conférences en science politique à University College London.
A gauche, comment combattre le sarkozysme ?
Il a fallu plusieurs années au Parti travailliste pour prendre la
pleine mesure des transformations politiques suscitées par le
thatchérisme. La gauche britannique comprit trop tardivement que le
thatchérisme constituait une rupture avec le consensus welfarist
d’après-guerre. Cette incapacité à saisir la signification de ce
néoconservatisme facilita la marche triomphale du néolibéralisme en
Grande-Bretagne. Quand le peuple britannique congédia les
conservateurs, il était trop tard : la gauche travailliste avait déjà
renoncé depuis longtemps à être une force au service de la justice
sociale. Nous n’en sommes pas encore là en France, mais des
développements réminiscents du cas britannique (notamment dans le Parti
socialiste) appellent aujourd’hui à la vigilance.
Le devenir du sarkozysme
Face au sarkozysme, la gauche semble partagée entre la fascination et la résignation. Elle se montre incapable de penser cet objet politique (largement) non identifié : « blairisme gallican », « néoconservatisme à la française », « social-libéralisme sécuritaire », « populisme médiatique », « pantomime berlusconien », etc. Les contributions publiées dans ce numéro offrent des pistes de réflexion intéressantes, complémentaires, mais pas toujours convergentes. On en conclura que le sarkozysme est en devenir. C’est aussi une stratégie politique labile et attrape-tout ; qui va de l’avant selon la « stratégie de l’hélice ADN » qui imprime un mouvement de rotation sur elle-même, empruntant, sur un même sujet, à droite et à gauche et, en perturbant de la sorte toutes les grilles de lecture interprétatives, elle déroute le public et les commentateurs politiques (1). On pourra aussi voir dans le sarkozysme première manière, une variante hexagonale de la « triangulation » chère à Bill Clinton et à Tony Blair.
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